Régularisation des autorisations d’urbanisme : Clarification par le Conseil d’État de l’article L. 600-5-1 du Code de l’urbanisme

Clarification des modalités de régularisation des autorisations d’urbanisme et le recours à l’autorisation modificative en vertu de l’article L. 600-5-1 du Code de l’urbanisme.

Lorsqu’une autorisation d’urbanisme a été délivrée en méconnaissance des dispositions législatives ou réglementaires relatives à l’utilisation du sol ou sans que soient respectées des formes ou formalités préalables à la délivrance de l’autorisation, l’illégalité qui en résulte peut être régularisée soit par des modifications intrinsèques au projet (procédure ou fond), ou par des modifications extrinsèques au projet (changement des circonstances de droit ou de fait).

Mais dans tous les cas, même en cas de modification extrinsèque lorsque la règle relative à l’utilisation du sol qui était méconnue par l’autorisation initiale a été entre-temps modifiée, la régularisation reste subordonnée à l’intervention d’une autorisation en tirant les conséquences.

L’arrêt du Conseil d’État, en date du 4 mai 2023, sous le numéro 464702, met en évidence l’importance de l’article L. 600-5-1 du Code de l’urbanisme concernant la mesure de régularisation par une autorisation modificative.

Cet arrêt revêt une grande importance dans le domaine de l’urbanisme, car il clarifie les modalités de régularisation des autorisations d’urbanisme et le recours à l’autorisation modificative en vertu de l’article L. 600-5-1 du Code de l’urbanisme.

L’affaire soumise au Conseil d’État concernait une société, Octogone, qui avait obtenu une autorisation d’urbanisme pour un projet de construction. Cependant, il est apparu que des modifications mineures étaient nécessaires pour se conformer aux règles d’urbanisme en vigueur. La question clé était de savoir si ces modifications pouvaient être réalisées par une simple autorisation modificative ou si une nouvelle demande d’autorisation était nécessaire.

Le Conseil d’État a statué que, dans le cadre de l’article L. 600-5-1 du Code de l’urbanisme, la mesure de régularisation peut être effectuée par une autorisation modificative. Il a précisé que cette mesure de régularisation ne nécessitait pas une nouvelle demande d’autorisation complète, mais plutôt une simple modification de l’autorisation d’origine.

Cette décision du Conseil d’État est cohérente avec l’objectif de simplification et d’efficacité des procédures d’urbanisme. En permettant une régularisation par une autorisation modificative, le Conseil d’État favorise une approche pragmatique qui évite de surcharger les procédures administratives pour des modifications mineures.

L’arrêt met également en évidence l’importance de garantir la conformité des projets de construction aux règles d’urbanisme. En permettant une régularisation par une autorisation modificative, le Conseil d’État offre une voie de résolution rapide et efficace pour les situations où des modifications mineures sont nécessaires pour respecter les règles en vigueur.

Cet arrêt du Conseil d’État apporte donc une sécurité juridique et une guidance précieuse aux acteurs du secteur de l’urbanisme. Il encourage une approche plus souple et pragmatique de la régularisation des autorisations d’urbanisme, tout en garantissant le respect des règles d’urbanisme et la protection de l’intérêt général.

Le cabinet B-avocats à Marseille recherche actuellement deux avocats juniors dynamiques et sérieux pour rejoindre son équipe

Description des postes :

Si vous avez au moins deux ans d’expérience en tant qu’avocat dans le domaine du droit public et que vous aspirez à développer votre carrière dans un environnement stimulant, nous avons l’opportunité idéale pour vous.

Nous sommes à la recherche de :

Un.e avocat.e collaborateur (H/F) – Statut BNC
Diplômé d’un 3ème cycle à dominante droit de l’environnement et de l’urbanisme.

Un.e avocat.e collaborateur (H/F) – Statut BNC
Diplômé d’un 3ème cycle à dominante droit des contrats publics (marchés et concessions).

Le.a candidat.e devra justifier d’au moins 2 années d’expérience dans les domaines sollicités, et avoir une bonne maîtrise de l’outil informatique (Word, Powerpoint, Excel).

Vous devrez démontrer une compréhension approfondie des principes juridiques, ainsi que d’excellentes compétences en recherche, en rédaction et en communication.

Nous accordons une grande importance à la collaboration et à l’esprit d’équipe. Aussi recherchons-nous des avocats ;es juniors qui sont capables de travailler efficacement en équipe, tout en étant autonomes et proactifs dans la gestion de leurs dossiers.

Si vous souhaitez rejoindre une équipe dynamique, réputée pour son excellence juridique et son engagement envers ses clients, envoyez-nous, par mail : contact@b-avocats.fr votre CV et une lettre de motivation décrivant votre expérience et votre intérêt pour ces postes. 

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Nous vous remercions par avance pour l’intérêt que vous portez à notre cabinet et attendons votre candidature avec impatience.

Prévention de l’Enrichissement Individuel aux Dépens de la Collectivité : Un Impératif pour les Propriétaires

Aucun propriétaire ne peut s’enrichir aux dépens de la collectivité

Aux termes d’un arrêt en date du 26 octobre 2022, la 3e chambre civile de la Cour de cassation a jugé que, sur le fondement de l’enrichissement sans cause, une commune pouvait obtenir le remboursement des dépenses qu’elle avait engagées, à la place du propriétaire défaillant, afin de mettre en œuvre les mesures prescrites par un arrêté péril et ce, même si, celui-ci s’avère illégal

L’arrêt de la Cour de cassation, rendu par la 3e chambre civile le 26 octobre 2022, sous le numéro 21-12.674, porte sur la question de l’arrêté de péril illégal et souligne le principe selon lequel aucun propriétaire ne peut s’enrichir aux dépens de la collectivité.

Cet arrêt revêt une grande importance dans le domaine de la responsabilité des propriétaires en matière de sécurité des biens immobiliers, car il met en évidence les conséquences d’un arrêté de péril illégal et les droits des autorités compétentes pour agir dans l’intérêt général.

L’affaire soumise à la Cour de cassation concernait un propriétaire dont le bâtiment avait fait l’objet d’un arrêté de péril illégal, le déclarant dangereux pour la sécurité publique. Le propriétaire contestait la validité de cet arrêté et réclamait des dommages-intérêts pour les préjudices subis du fait de la mise en œuvre des mesures de sécurisation.

La Cour de cassation a statué que l’arrêté de péril illégal était fondé, car il existait un risque réel et sérieux pour la sécurité publique. Elle a souligné que le propriétaire ne pouvait pas bénéficier d’un enrichissement injustifié aux dépens de la collectivité en s’opposant à la mise en œuvre des mesures de sécurisation nécessaires.

Cette décision de la Cour de cassation est cohérente avec le principe général selon lequel chaque propriétaire a une obligation de sécurité envers les tiers et doit prendre les mesures nécessaires pour éviter tout risque pour la sécurité publique.

L’arrêt met en évidence le rôle essentiel des autorités compétentes dans la protection de l’intérêt général et la sécurité publique. Il souligne également que les propriétaires ne peuvent pas faire obstacle aux mesures prises pour prévenir les dangers potentiels.

En clarifiant le principe selon lequel aucun propriétaire ne peut s’enrichir aux dépens de la collectivité, cet arrêt de la Cour de cassation contribue à renforcer la responsabilité des propriétaires en matière de sécurité immobilière et à garantir la protection des intérêts publics.

Le business des quotas gratuits de CO₂

Le business des quotas gratuits de CO₂ - avocats droit environnement marseille

Renforcement des objectifs de décarbonation de l’UE : Questions autour de l’utilisation abusive des quotas de CO₂

L’Union européenne s’est engagée à renforcer ses objectifs de décarbonation pour 2030 afin de lutter contre le changement climatique. Cependant, certains secteurs industriels, tels que les cimentiers et les sidérurgistes, ont exploité un système d’aide communautaire pour bénéficier de quotas gratuits de CO₂, qui ont ensuite été utilisés pour augmenter leurs profits. Cette pratique soulève des questions sur l’efficacité de ces mesures et sur la nécessité de revoir les politiques environnementales et économiques en vigueur.

Le système d’aide communautaire de l’UE : Exploitation des quotas gratuits de CO₂ par les industries polluantes

Le système d’aide communautaire de l’Union européenne de 2003 permet aux entreprises de recevoir des quotas gratuits de CO₂, appelés également « droits à polluer », dans le cadre de leurs activités polluantes. L’objectif initial était d’encourager la transition vers une économie plus verte en fournissant aux entreprises une incitation économique à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les entreprises polluantes ont trouvé des moyens de tirer profit de ce système.

Cimentiers et sidérurgistes : Comment ces secteurs profitent des quotas gratuits de CO₂

Les cimentiers et les sidérurgistes, deux des secteurs industriels les plus émetteurs de CO₂, ont bénéficié de quantités importantes de quotas gratuits.

Au lieu de les utiliser pour réduire leurs émissions, ils ont souvent revendu ces quotas sur le marché européen du carbone, créant ainsi un marché de plusieurs milliards d’euros. Cette pratique a permis à ces entreprises d’augmenter leurs profits sans réellement investir dans des technologies plus propres.

Surproduction intentionnelle et distorsion du marché du carbone : Les conséquences inattendues du système d’aide communautaire

Certaines entreprises ont même été accusées d’augmenter volontairement leur production pour obtenir plus de quotas gratuits, qu’elles pourraient ensuite vendre sur le marché. Cela a conduit à une surestimation des besoins réels de ces entreprises en termes de quotas et à une distorsion du marché du carbone.

En conséquence, le prix des quotas a diminué, ce qui a rendu les efforts de réduction des émissions moins incitatifs pour d’autres acteurs économiques.

Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des politiques environnementales actuelles.

Si les entreprises polluantes peuvent bénéficier financièrement du système de quotas gratuits sans véritablement réduire leurs émissions, cela remet en cause l’objectif de décarbonation de l’Union européenne. Il est essentiel de revoir ces politiques pour garantir qu’elles encouragent réellement la transition vers une économie bas-carbone.

L’échange de CO₂ sur le marché : Une affaire de plusieurs milliards d’euros

En 2021, près de 11 milliards de tonnes de CO2 ont été échangés sur le marché pour 683 milliards d’euros (source : societe refinitiv) !

Aussi convient-il de mettre en place des mécanismes de contrôle et de transparence pour éviter les abus du système. Il est crucial de s’assurer que les quotas gratuits sont utilisés de manière adéquate, en encourageant les entreprises à investir dans des technologies plus propres et à réduire leurs émissions.

Des sanctions plus sévères devraient également être envisagées pour dissuader les entreprises de manipuler le système à des fins lucratives.

Pollution de l’Étang de Berre : Impact des Rejets d’Eau Douce dans les Bouches-du-Rhône

Pollution de l'Étang de Berre - droit environnement avocats marseille

Problèmes environnementaux majeurs dans les Bouches-du-Rhône

Le département des Bouches-du-Rhône est confronté à une problématique environnementale majeure. D’une part, il souffre de pénuries d’eau chroniques, mettant en péril l’équilibre hydrologique de la région. D’autre part, les rejets d’eau douce polluent l’étang de Berre, une étendue d’eau emblématique de la région. Ces deux problèmes, interdépendants, soulignent l’urgence d’actions pour préserver les ressources en eau et protéger cet écosystème fragile.

Climat méditerranéen sec et ressources en eau limitées dans les Bouches-du-Rhône

Les Bouches-du-Rhône sont caractérisées par un climat méditerranéen sec, avec des précipitations limitées et irrégulières. Cette situation est exacerbée par les effets du changement climatique, qui amplifient les périodes de sécheresse et la raréfaction des ressources en eau. La surconsommation d’eau, l’urbanisation croissante et l’agriculture intensive contribuent à l’épuisement des nappes phréatiques, aggravant la pénurie d’eau dans la région.

La menace environnementale de l’étang de Berre

Parallèlement, l’étang de Berre, le plus grand étang salé d’Europe, est confronté à une menace environnementale majeure. Les rejets d’eau douce provenant des canaux de la Durance et du Rhône, destinés à alimenter en eau potable et en irrigation les terres agricoles et les industries locales, ont un impact dévastateur sur l’écosystème de l’étang. Ces eaux douces chargées de nutriments et de polluants divers altèrent la salinité naturelle de l’étang, entraînant des déséquilibres écologiques et la prolifération d’algues nuisibles.

Conséquences écologiques de la pollution de l’étang de Berre

Les conséquences de cette situation sont multiples. Les pêcheurs locaux voient leurs activités menacées, la qualité de l’eau se dégrade, la biodiversité est mise en danger et les activités récréatives dans l’étang sont compromises. De plus, l’étang de Berre joue un rôle essentiel dans l’équilibre hydrologique de la région, et sa dégradation peut avoir des répercussions sur l’ensemble de l’écosystème local.

Importance de la préservation des ressources en eau et de l’étang de Berre

Face à ces enjeux, des mesures doivent être prises pour préserver les ressources en eau et protéger l’étang de Berre. Il est primordial d’encourager la gestion durable de l’eau, en favorisant l’adoption de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et en promouvant des solutions d’irrigation plus efficientes. Des efforts doivent également être déployés pour améliorer le traitement des eaux usées et réduire les rejets polluants dans l’étang.

Une approche rapide, globale et concertée est nécessaire, réunissant les autorités locales, les acteurs économiques, les scientifiques et la population.